Alors, qu'en est-il des écuyers du Temples, et que savons nous à l'heure actuelle ?
Tout d'abord, définition :
(source DMF) :
ESCUYER, subst. masc.
[T-L : escuier2 ; GDC : escuier ; FEW XI, 347b,348 : scutarius ; TLF VII, 728a : écuyer]
A. -"Jeune homme d'armes vivant dans l'entourage d'un chevalier et pouvant lui-même aspirer à ce titre (chargé initialement, entre autres choses, de porter l'écu du chevalier)"
B. -"Officier attaché au service de l'hôtel d'un haut personnage"
C. -"Noble qui n'est pas encore armé chevalier (titre de dignité qu'un homme peut conserver s'il ne reçoit pas l'adoubement)"
Rôle :
(source TLFI) : a) [Moy. Âge] Jeune noble qui avait pour charge d'accompagner le chevalier à la guerre, de porter son écu, de l'aider à prendre les armes, à se désarmer en attendant que lui-même soit armé chevalier. Le comte se décida à le nommer écuyer. Bérenger n'avait que quinze ans (Jouy, Hermite,t. 4, 1813, p. 53):
1. Au sortir de page, on devenoit écuyer (...). Le service de l'écuyer consistoit, en paix, à trancher à table, à servir lui-même les viandes, comme les guerriers d'Homère, à donner à laver aux convives. Les plus grands seigneurs ne rougissoient point de remplir ces offices (...). L'écuyer suivoit le chevalier à la guerre, portoit sa lance, et son heaume élevé sur le pommeau de la selle, et conduisoit ses chevaux, en les tenant par la droite (...). Son devoir dans les duels et les batailles, étoit de fournir des armes à son chevalier, de le relever quand il étoit abattu, de lui donner un cheval frais, de parer les coups qu'on lui portoit, mais sans pouvoir combattre lui-même. Chateaubriand, Génie du christianisme,t. 2, 1803, p. 487.
Comme on le sait, la règle interdit de recruter des enfants, et les chevaliers sont recrutés déjà adoubés, donc exit le jeune homme qui attend d'être adoubé.
Par contre, la définition C donne une précieuse indication : "titre de dignité qu'un homme peut conserver s'il ne reçoit pas l'adoubement".
Donc, on pourrait envisager un sergent attaché au service d'un chevalier, mais pas de chevalier à terme, qui lui est déjà adoubé mais ne prête pas les voeux.
Cependant (ben oui, ça ne peut pas être aussi simple !!!), la règle primitive les différencie bien tous les deux dans, par exemple :
l'article 17 :"
Les autres habitants de la maison, à savoir les écuyers et les sergents, se contenteront d'un plat, et que, pour cela, ils rendent grâce à Dieu."
l'article 57 : "57. Pour
les écuyers et les sergents qui veulent servir à la charité du Temple, pour le salut de leur âme et à terme, venant de diverses provinces, il nous semble profitable qu'ils soient reçus en toute confiance, pour que les ennemis envieux ne les mettent en courage de se repentir, ni ne leur retirent leurs bons propos."
Par conséquent, un écuyer, ce n'est pas un sergent ! La différence peut résider dans leur emploi :
sergent = appartient à l'ordre, principalement combattant
Ecuyer = sert à terme, serviteur/aide de camp du chevalier (voir son rôle), donc probablement cantonné au camp avec pour mission la défense de celui ci et des bagages, ainsi que les fonctions logistiques, ce qui implique pas d'équipement de combat.
Les l'article 33 et le retrait 142 nous donnent aussi une indication précieuse :
33 : "...et
si cet écuyer sert de son propre gré et pour la charité, le frère ne doit pas le battre pour quelque faute qu'il fasse."
142 : "...Et si un écuyer s'en va de son seigneur et
qu'il a bien servi la maison pendant son terme, son seigneur ne doit pas lui prendre la robe qu'il lui a prêtée, sauf la garnache d'un an ; celle de deux ans, il peut la donner s'il veut."
Il apparaît ici que les écuyers n'appartiennent pas à l'ordre, mais sont libres et servent à terme ! Pour la tenue, la règle primitive indique :
art 28 :
"...qu'il leur soit donné des robes noires, qu'ils mettent, si l'on ne peut trouver d'autre toile, que l'on trouvera dans la province, des toiles qui seront données ou encore qui sera le plus vil, à savoir la bure."
art 30
"Ceux qui reçoivent des robes neuves doivent rendre les vieilles pour les donner aux écuyers et aux sergents, mais le plus souvent aux pauvres, selon ce qui semblera meilleur à celui qui tient cet office."
Ma première piste de travail, au regard de tout ceci est la suivante :
Pas de fonction ni d'équipement de combat.
Pas de manteau
Vêtements civils de base (cale/chemise/braies/chausses/chaussures) donc type pécore, pouvant être agrémenté d'une robe noire ou brune de couleur passée (par ici la vieille laine qui trainait dans un coin !!!).
J'y rajouterai volontiers le chapeau de paille (oui je sais j'y tiens !!!)
Pourquoi pas ceinture cuir toute simple avec petit couteau type pécore pendue dessus. Eventuellement lance (celle de son chevalier), hache (celle du paquetage qui est destinée à couper le bois).
Rôle sur le camp : le même que celui historique : aide à l'équipement : vous comprendrez mieux quand vous enfilerez votre haubert (
),
faire du feuFaire du feu ? Ca paraît con... mais....
C'est un des ateliers les plus classe, les plus histo, et aussi un des plus techniques qui soit !!!!! Effet garanti aussi bien en "off" qu'en "on". Vous en connaissez beaucoup; vous des gusses qui allument leur feu au briquet histo, ou à l'archet ?????
Voilà mon premier jet sur le sujet. A vous de jouer pour le compléter.