Salvete Fratres !
Etant donné la double utilisation des éperons : militaire / chasse ou simplement pour l'équitation, j'ai préféré poster ces écrits dans la rubrique vêtements plutôt que l'armement...
Dans mon post sur ma tenue de guerre, j’avais évoqué ma commande chez (Armae) d’éperons en alliage cuivreux (du laiton) qui me semblaient de prime abord pertinents, et remercie les membres qui m’ont donné une adresse d’artisan qui en reproduisaient à partir de pièces de musée…le top.
https://raymonds-quiet-press.myshopify.com/collections/sca/products/spurs-pair-with-prick-endJ’ai reçu lesdits éperons qui ne m’allaient pas car non réglables du fait que la courroie supérieure n’était pas coulissante car rivetée avec deux rivets, mais cela n’était pas grave car j’aurais changé cette affreuse sangle noire…
Ce qui m’interpellait c’était la forme de ces éperons, ils étaient en forme de «V » plutôt que d’être en « U » avec des bras qui me semblaient courts et une pointe pyramidale épaisse.
Etaient-ils « archéocompatibles » ou pas ?
Le modèle d’un reconstituteur russe, Piotr Vasin de la fameuse « Druzhina du Prince »
D’un membre de Fief et Chevalerie, les mêmes que frère Abel me semble-t-il...
Et la réalisation d’un reconstitueur français ou peut-être italien d’après son patronyme, membre du forum « Grand Sud médiéval » sur lequel je me suis aussi inscrit.
Deux pièces de musée très proches des précédents, les branches étant plus inclinées.
On voit bien qu’il y a différentes variantes à la même époque mais ils sont tous en « U » dans ce que j’ai pu trouver sur la toile.
Hors près une navigation dans ma nef « sur la mer du net » j’ai fini par trouver un document fort intéressant sur
les éperons du 6ème au 12ème siècle en Europe non méditerranéenne. Ce document nous indique en fait qu’il y a eu différentes formes qui se sont côtoyées notamment au XIIème avant l’apparition de l’éperon à molette au XIIIème siècle.
Ayant choisi de situer mon personnage entre la fin de la Troisième croisade (il aurait eu une vingtaine d’année quand il aurait participé au siège de Saint-Jean-d’Acre et à la bataille d’Arsouf…) et la mort de Simon de Monfort (1218) durant la croisade des Albigeois, je serais équipé un peu à l’ancienne avec des éperons à pointes (encore que), ce qui me semble cohérent pour un « pauvre chevalier du Christ ».
Voici donc quelques planches typologiques issues de la publication en question dont vous trouverez l’adresse concernant l’intégralité du document que je conseille de lire en fin de post, pour ceux qui ne le connaissent pas.
Les types de branches et formes générales.
Les types de pointes incluant les premières molettes XIIIème
Inclinaisons possibles.
Typologie des fixations à une courroie.
Fixation à deux courroies.
Enfin ce diagramme très intéressant sur la répartition chronologique des formes de pointes des éperons de la fin du Vème à la fin du XIIème siècle, échantillon de 328 exemplaires.
Graduation de 0 à 80 en hauteur, de 10 en 10.
Code couleurs : Bleu - Ve s au VIIIe s
Rouge – IXe s
Vert – Xe s
Violet – XIe s au XIIe s
Même si le modèle d’éperons n’est pas le plus beau qui soit, j’ai fini par en déduire que celui proposé par Armae, entre autre, pouvait être crédible en le retravaillant un peu, à voir…
https://www.academia.edu/3698577/Les_%C3%A9perons_%C3%A0_pointes_en_Europe_non_m%C3%A9diterran%C3%A9enne_du_VIe_au_XIIe_s._vol._1_texte_Prick_spurs_in_non_Mediterranean_Europe_6th_to_12th_c._vol._1_text_