Et bien oui, les chaussures!
On a pas le droit aux "Solers à bes" ou souliers à bec dits à becs de corbin. Pourquoi corbin? parce que le bout du soulier ressemblait au bec du corbeau... donc vers le bas.
C'est une chaussure qui a eu énormément de succès à la fin du XIème siècle, elle était nommée pigace ou pigache.
C'est Foulques IV comte d'Anjou, toujours fin XIème, qui est, bien involontairement, l'auteur de ce succès.
Il avait une déformation des pieds qui le faisait souffrir, des gros oignons quoi!
Il a demandé à son cordonnier de lui fabriquer des souliers assez larges et pointus pour cacher sa difformité et être plus à l'aise.
Sa cour, mode fayot, à repris l'idée et s'est chaussée à l'identique.
Cette mode est passée outre Manche, à la cour du Roi Guillaume Le Roux, fils du Conquérant.
La cour du Roi était un peu spéciale. Le favori de Guillaume a eu l'idée de mettre de l'étoupe dans les pointes et les recourber vers le haut: Les prémisses des poulaines !(XIVème quand même).
Les "précieux" du royaume s'en sont chaussés, ont rajoutés des lacets alambiqués et paradaient avec la dernière mode vestimentaire.
Les ecclésiastiques ont jeté l'anathème sur ces sulfureux souliers cornus.
C'est ainsi que le clergé interdit de porter ces chaussures, surtout dans le paquetage des ordres religieux comme les Frères Templiers, faut pas pousser quand même! Il ne fallait pas qu'ils ressemblent à ces païens! Ce ne sont pas nos oignons aurait pu dire St Bernard !
32. Nous défendons les becs et les lacets de souliers et nous défendons que quelqu'un en ait. Et, à tous ceux qui servent la maison à temps, nous ne l'octroyons pas non plus et nous contredisons de toute façon qu'ils aient des souliers avec des becs et des lacets, car cette chose est connue pour être abominable et réservée aux païens. Qu'ils n'aient pas non plus de choses superflues dans les cheveux et les robes ; car ceux qui servent le Souverain Créateur doivent nécessairement être nés dans et hors la garantie de Dieu qui dit :Estote mundi quia ego mundus sum, c'est-à-dire :"Sois net, comme je suis net".